Éco-responsable, naturel, conscious, les marques de prêt-à-porter sont nombreuses à employer un vocabulaire vert pour communiquer. Malheureusement il n’y a pas toujours d’engagements réels en faveur de la planète derrière ces beaux discours. Comment s’y retrouver ? On vous aide à démêler le vrai du faux.

Qu’est-ce que le greenwashing ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de le définir. Selon l’Ademe qui y a consacré un guide, le greenwashing désigne « l’utilisation de l’argument écologique alors que l’intérêt du produit ou du service pour l’environnement est minime, voire inexistant » ou celui de développement durable quand « la démarche initiée par l’entreprise est soit quasi inexistante, soit très partielle, peu solide, peu déployée auprès des salariés. » Il s’agit donc d’une forme de publicité mensongère.

Voyons maintenant comment démasquer et se prémunir contre le greenwashing.

Être curieux

Acheter sur un coup de tête est le meilleur moyen de se faire avoir. Prenez le temps de mener votre petite enquête. Posez des questions en magasin, explorez le site web de l’enseigne, bref partez à la pêche aux informations. Si les réponses que l’on vous donne ne sont pas claires et que vous ne trouvez en ligne aucune preuve concrète d’actions menées pour protéger la planète, passez votre chemin. Les marques de vêtements qui ne se contentent pas de verdir leur image sont généralement fières d’expliquer à leurs clients pourquoi leur démarche est respectueuse de l’environnement.

Se méfier du Made in France

Pour qu’un vêtement neuf soit écologique, il faut qu’il parcoure peu de kilomètres avant de rejoindre le vestiaire de son futur propriétaire. Mais avec les mentions de type « designé en France » ou « confection française », il est facile de tomber dans le piège du greenwashing (on parle d’ailleurs dans ce cas de frenchwashing) lorsque l’on souhaite s’habiller local. Même une étiquette Made in France peut porter à confusion car elle implique qu’un produit « tire une part significative de sa valeur d’une ou plusieurs étapes de fabrication localisées en France » et a « subi sa dernière transformation substantielle » sur le territoire (1). Ainsi, un vêtement cousu et conditionné dans l’Hexagone dont la matière première est étrangère peut tout à fait être estampillé Made in France. Mieux vaut donc s’informer, surtout qu’il existe des entreprises qui proposent des vêtements 100% tricolores, de la graine à l’emballage.

Connaissez-vous les matières naturelles produites dans l’Hexagone ?

> Connaissez-vous les matières naturelles produites dans l’Hexagone ?

Vérifier les informations et user de bon sens

Vous pensez qu’un tee-shirt « en coton bio » contient exclusivement du coton biologique ? Checkez son étiquette, vous serez surpris de constater qu’il est parfois aussi composé d’élasthanne dont le lavage en machine entraîne la libération de microplastiques qui polluent les océans. Le prix peut également vous permettre de faire le tri entre les marques trop green pour être honnêtes et les vraies éco-friendly. Des pièces conçues dans des matières nobles originaires de France comme la laine ont forcément un certain coût. Si vous tombez sur une chemise en lin et/ou chanvre vendue 20 euros, c’est qu’il y a un loup. Faites preuve de bon sens et vous ne serez pas berné par le greenwashing. Quelques exemples : parler de « coton naturel » est un pléonasme et le terme organique, un faux-ami qui signifie relatif au vivant et non biologique.

Faire confiance aux labels

Ils sont un excellent indicateur de l’impact environnemental réel d’un vêtement car pour les décrocher, les enseignes de prêt-porter doivent se plier à des contrôles réguliers. Impossible alors de mentir. Voici une liste de certifications auxquelles vous pouvez vous fier les yeux fermés :

– Écolabel européen ;
– Demeter ;
– GOTS ;
– Global Organic Textile Standard ;
– bioRe ;
– Ecocert Textile ;
– Made in Green by Oeko-Tex ;
– Bluesign ;
– Max Havelaar.

(1) https://www.economie.gouv.fr/particuliers/produit-made-in-france